Conclusion


Selon certaines analyses, la « révolution hippie », rapidement éteinte malgré ses apports à la société de l'époque, aurait souffert principalement d'un manque de discernement dans son attaque en bloc des institutions. En se coupant ainsi de possibles ressources, à cause de ce qui pouvait être perçu comme une forme de paranoïa, le mouvement était condamné à disparaître. La prédominance des drogues dans la culture et les communautés hippies ainsi que les décès qui en ont résulté ont contribué à ternir l'idéal des premiers temps. L'explosion de liberté s'est faite au détriment d'un projet structuré dont l'absence a fini par provoquer la dissolution du mouvement.
Le sénateur de New York, Robert Kennedy, présentait en 1967 la revendication hippie de cette manière : « Ils veulent être reconnus comme des individus dans une société où l'individu joue un rôle de moins en moins important. Voilà une combinaison difficile ». Cet individualisme est pourtant passé dans les mœurs et l'arrivée du néolibéralisme aurait pour certains récupéré, en les dénaturant, les valeurs hippies. Selon Charles Murray, « Le chemin qui mène des hippies aux yuppies n'est pas aussi tortueux que beaucoup aiment le croire. Une bonne partie de la vieille rhétorique hippie pourrait parfaitement être reprise par la droite pseudo-libertaire, ce qui s'est d'ailleurs produit. Rejet de l'État, liberté pour chacun de faire ce qu'il veut, cela se traduit très facilement par un yuppisme « laissez-faire ». Voilà ce que cette époque nous a légué. »